Cours Initiation à la linguistique -de M. Bouhouhou
Cours de M. Bouhouhou , faculté de Marrakech
Cours Initiation
à la linguistique : Qu’est que la linguistique ?
Dans son ouvrage de base
CLG, Saussure a essayé de délimiter l’objet de la linguistique :
Elle doit décrire toutes
les langues pour les reconstituer jusqu’à la langue mère. C’est en quelque
sorte le travail de la linguistique historique.
Deuxièmement, la
linguistique doit « dégager les lois générales » qui régissent l’évolution
d’une langue donnée
Et enfin la linguistique
doit « se délimiter et se définir elle même ».
Objet de la linguistique
avant : (un peu d’histoire)
– Alors qu’auparavant la
linguistique était réduite à tout ce qui est grammatical. Le linguiste avait
alors pour tâche de s’occuper du fonctionnement de la langue. On distinguait
les formes correctes de celles qui ne le sont pas.
– Vient après le tour à la
philologie qui va s’occuper de l’interprétation et du commentaire des textes en
utilisant l’histoire « des mœurs et des institutions. Elle faisait de la
linguistique dans la mesure où elle comparait les usages de langues chez les
auteurs.
– Ceci a préparé l’arrivée
de la linguistique historique et de la philologie comparée ou la Grammaire
comparée :
*C’est surtout grâce aux
travaux de Bopp sur le sanscrit, le germanique, le grec et le latin dans son
livre Système de conjugaison du sanscrit. En effet, il a essayé d’expliquer une
langue par la comparaison avec une autre. C’est la découverte du sanscrit qui a
permis à ce linguiste de fonder une science du langage que l’on appelle la
linguistique historique ou comparative.
*On peut parler, à la
suite de Saussure, de Jacob Grimm dans ses travaux sur le germanique et aussi
de Max Muller pour ses Leçons sur la Science du Langage, parus en 1861 en
anglais.
* Mais surtout grâce aux
travaux de Schleicher dans son livre Abrégé de Grammaire comparée des langues
indo-européennes en 1861.
Conclusion : (un peu
d’histoire) Selon Saussure, tous ces travaux manquaient de rigueur
scientifique. Car leur objet n’a pas été identifié. Bien plus parfois on lit
nous dit-il des « bizarreries de la pensée ». La méthode comparatiste est souvent
« erronée » et « loin de la réalité ».
La linguistique doit
étudier la langue qui ne doit pas se confondre avec langage.
La langue est un « produit
social ». Elle relève de ce qui est conventionnel. Elle est acquise et non
naturelle. L’enfant apprend à parler. Car parler ne relève pas de l’instinct
selon Saussure. Les linguistes ne sont pas tous d’accord là-dessus. Certains
disent qu’on aurait pu communiquer avec des gestes ou des dessins au lieu de
parler avec notre appareil vocal. D’autres pensent le contraire.
La langue est un moyen de
communication
La langue est un système
linguistique qu’un groupe social donné partage : langue arabe, langue
française, la langue espagnol, etc.,
On oppose les langues
naturelles inventées par les humains pour échanger et les langues artificielles
inventées comme le langage informatique
Lg : code communément partager,
pour Saussure la langue c le langage moins la parole. Elle est ce qui nous
permet de se comprendre. C’est un système libre qui s’adapte au fur et à mesure
des besoins de la société. C’est un fait social nous dit Saussure. C’est « un
phénomène sémiologique ». Un individu seul dans un lieu, la langue ne subira
pas de changement malgré le temps qui passe. Mais c la combinaison de du temps
et de la force sociale qui font subir à la langue des changements. Contrat
entre individu. L’enfant l’apprend peu à peu
La parole désigne aussi
deux choses distinctes : utilisation individuelle : orale et écrite. Acte de
parole plus ou moins libre, combinaison individuelle des mots de la lg,
Saussure parle d’un « mécanisme psycho-physique » car l’individu prononce des
mots de la langue en fonction de cela. La parole : étude de la phonation. La
langue est nécessaire pour la parole. Et vice versa car les transformations
phonétiques ont peu d’impact sur les mots en langue.
Saussure accorde plus
d’importance à la langue qu’à la parole.
Le terme langage s’emploie
pour signifier la capacité qu’à un enfant vivant dans une communauté
linguistique à apprendra la langue parlée. Pour Saussure le langage est
hétérogène. La lg est homogène. Le langage n’est pas classable parmi les faits
humains. La langue par contre l’est
Pour F. de Saussure la
linguistique fait partie d’une grande science que l’on appelle Sémiologie
(Science des signes). p. 33 « La linguistique n’est qu’une partie de cette
science générale, les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la
linguistique, et celle-ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien défini
dans l’ensemble des faits humains »
Le travail du linguiste
est de voir ce qui fait que la langue est un système qui fait partie de
l’ensemble sémiologique. Saussure est le premier à avoir rattaché la Ling à la
sémiologie dont les concepts seront définis ultérieurement par R. Barthes à
tire d’exemple.
En effet pour Barthes, la
linguistique englobe la sémiologie. Il va démontrer cela dans son livre Système
de la Mode où il appliquera les outils de la linguistique pour analyser le
discours de la mode.
La sémiologie peut
s’occuper des rites et coutumes selon Saussure p. 35 « nous pensons qu’en
considérant les rites, les coutumes etc.…comme des signes, ces faits
apparaîtront sous un autre jour, et on sentira le besoin de les grouper dans la
sémiologie et de les expliquer par les lois de cette science ».
Le signe
linguistique
Au sens le plus général,
un signe désigne quelque chose. On distingue le signe de l’indice, du signal et
du symbole. Georges Mounin dans son livre Clefs pour la linguistique (1971)
donne un exemple d’indice (ciel orageux est l’indice d’une pluie qui va
arriver). Prieto dans « Sémiologie » in Le Langage dit que l’indice est un «
fait immédiatement perceptible qui nous fait connaître quelque chose à propos
d’un autre fait qui ne l’est pas » p. 95
Le signal, quant à lui,
est un « Fait qui a été produit artificiellement pour servir d’indice » ex :
carton rouge pour expulser un joueur de foot.
Le symbole quant à lui est
un « signal qui marque un rapport analogique, constant dans une culture donnée,
avec l’élément qu’il signifie ». Ex Balance : justice, Islam : Croissant. Mais on
ne peut pas parler de lien entre carton rouge et l’expulsion.
On considère souvent le
signe comme une étiquette qui représente une chose. Nous assistons à une sorte
d’étiquetage du monde et de l’univers des objets et des idées. La relation
entre les mots et la réalité extralinguistique est très étroite. Bonheur défini
de manière différente selon individus. Ce qui est faux. Car on remarque que les
langues dénomment le même objet du monde de manières différentes. Mieux encore
la même réalité est désignée avec un seul mot ou plusieurs. Ce qui montre que
nous n’avons pas de correspondance entre les mots et le monde réel.
Là où le français emploie
plusieurs mots, l’arabe ou l’anglais ne peuvent employer qu’un seul. Cela nous
amène à la conclusion que les mots ne peuvent être considérés comme des «
signes-étiquettes ».
1- Le signe
linguistique selon F. de Saussure
Dans le schéma de la
communication de Saussure nous avions parlé de concept et d’image acoustique.
Le signe saussurien réunit non une chose et un mot mais un concept et une image
acoustique. Le concept est désigné par Saussure par le terme SIGNIFIE (Sé) et
l’image acoustique par le mot SIGNIFIANT (Sa).
Le rôle de la voix est
d’articuler le signe en un ensemble de sons qui se suivent. L’écriture traduit
justement cette succession de sons. Le signifiant (sons que j’entends ou que
j’émets ou je transcris) ne peut être considéré comme un signe que ‘il est lié
à un signifié. Exemple de la place Jamma Lfna ( touristes qui parlent une
langue que je ne connais pas). Si les sons n’ont pas de signifié on ne peut
parler de signe.
a – le signe est
arbitraire : La relation SA/Sé est arbitraire. Contrairement aux symboles et
aux onomatopées qui peuvent être liés par ressemblance ou analogie à l’idée, le
signe selon Saussure n’a ni ressemblance ni analogie avec l’idée. La preuve en
est les mots comme « court » et « long » /kur/ et /lÔ/ où l’idée de la longueur
n’est pas prise en compte par les signifiants. Les langues désignent de manière
différentes le monde qui les entoure. Les mots « arbre », « chajara » désignent
la même chose. Rien ne peut justifier la relation du signifiant « chajara» avec
le signifié. Cela ne veut pas dire que l’on peut inventer des mots et que l’on
a la liberté de créer des mots nouveaux. Par arbitraire, Saussure désigne que
la relation SA/S2 est « immotivée ». C’est à dire qu’il n ya pas e lien naturel
entre le son (Sa) et l’idée.
Excepté les onomatopées
(aie, clic clac, …) où la relation signifiant signifié paraît en apparence
nécessaire. Mais loin de là. Car là aussi nous observons des distinctions. En
français Toc TOC en arabe DAK DAK.
Pour Benveniste «
Problèmes de linguistique générale, chapitre 4 « Nature du signe linguistique
», la relation Sa/sé est « contraignante » et non « arbitraire » (comme le dit
Saussure) mais la relation Signe et « chose » du monde, quant à elle, est
arbitraire.
b- Le Signifiant est
linéaire : en prononçant un mot ou en l’écrivant, on remarque que le Sa est
linéaire. En effet le signifiant s’inscrit dans une temporalité. Un son
prononcé deux fois freinerait la communication. De nature auditive, le SA s’inscrit
dans une ligne, celle du temps.
c- Mutabilité ou
immutabilité du signe :
Immutabilité : l’individu
ne peut à sa guise remplacer un signifiant par un autre. Même le groupe ne peut
le faire. Un contrat social lie les individus et la masse sociale avec la
langue en tant que trésor conventionnellement protégé. La langue est un
héritage que l’on transmet aux autres générations. Le concept de l’arbitraire
du signe nous fait croire que l’on peut remplacer un mot par un autre. Bien au contraire.
C’est justement ce côté arbitraire qui la protège car aucun lien logique
contestable n’existe entre le son et l’idée.
Mutabilité : La langue
résiste peu au temps. Ce dernier peut l’altérer. On assiste un déplacement de
la relation Signifiant/ Signifié. En plus de certains changements phonétiques.
Pour ce déplacement Sa/Sé,
Saussure donne l’exemple du verbe « noyer » qui a un sens différent de celui
d’aujourd’hui. Elle signifiait en latin« necare » : tuer. On a un déplacement
entre l’idée et le signe.
Le signe peut changer
selon les contextes et désigner autre chose. Un signe peut désigner « vélo » en
même temps autre chose.
La langue évolue. Rien ne
peut empêcher les mots de changer de sens.
d- Valeur du signe : le
sens d’un mot dépend de la relation qu’il entretient avec les autres mots de la
langue. Le signifié du signe « viande » dépend de sa relation avec « mouton »,
« vache »…un mot ne peut avoir du sens que dans une relation avec les autres
signes de la langue. « lham, hbra, houli, … » entretient une relation entre
eux. Ils constituent un système. Le locuteur comprend les mots quand ils font
partie d’un système.
e- Synchronie/diachronie
Au XIX siècle, on
pratiquait la linguistique historique. Les études de langues étaient
comparatives. On étudiait l’évolution des langues. On reconstituait les
éléments pour déterminer les origines d’un mot, son étymologie, son évolution
et les règles morphosyntaxiques qui le régissait.
Dans son livre CLG,
Saussure faisait le distinguo entre la linguistique statique et la linguistique
diachronique.
a- La synchronie : la
linguistique synchronique s’occupe de l’étude de la langue à un moment précis
sans se soucier des moments antérieurs. En effet, on peut parler une langue
(arabe) sans se référer à l’arabe classique, ou à l’arabe du coran. Comme la
langue est considérée comme un système, on peut la parler sans connaître
l’étymologie des mots.
b- La diachronie : la
linguistique diachronique s’occupe, quant à elle, de l’évolution d’un mot et
aux transformations qu’il a subies. Elle compare et décrit les différents états
de langues
2- La langue est un
système (de Saussure à Hjelmslev)
a- Le point de vue
Saussure
Selon Saussure, la langue
est un système. Les mots entretiennent des relations entre eux. La modification
d’un mot dans une phrase par exemple altérer le sens. Les mots qu’on prononce
se situent sur un axe
Prenons un exemple :
Farid est joyeux
Est joyeux Farid
Joyeux Farid est
L’ordre des mots joue un
rôle important. On reconnaît que la première phrase est la plus correcte.
Une relation horizontale
lie les mots entre eux : Sujet/verbe/complément.
Les mots peuvent avoir une
relation de verticalité : Farid est heureux, Said semble satisfait, Il parait
triste. Quand on parle ou écrit les axes syntagmatiques et paradigmatiques sont
toujours présents.
On parlera de permutation
quand sur le plan syntagmatique, quand les mots peuvent se combiner entre eux
et de substitution quand on peut remplacer un mot par autre. Je viendrai ce
soir ; ce soir, je viendrai (permutation). Je viendrai ce soir, ….demain, dans
un mois…) (substitution). La langue est une forme qui exprime une réalité
extralinguistique.
b- Le point de vue de
Hjelmslev : la langue est une forme
Le linguiste danois a
repris la distinction saussurienne Sa/ Sé pour la préciser davantage. Il va
partir de la distinction forme qui correspond à la structure de la langue et
substance la réalité extralinguistique pour dire que le signe comporte deux
substances et deux formes.
Signe :
Expression/contenu.
La substance du contenu :
la réalité extralinguistique non structurée par la langue. Arc en ciel dans le
ciel
Forme du contenu : le
signifié. Le découpage instauré par la langue entre les sept couleurs : violet,
indigo, bleu, vert, jaune, orange, rouge)
Substance de l’expression
: la masse de sons : la masse de sons articulées
Forme de l’expression :
c’est le signifiant comme pour Saussure ; ex : les sept signifiants violet,
indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge)
Exercices
1-Les onomatopées sont
elles à votre avis des signes, où la relation Sa/sé est nécessaire ?
2- La distinction
signifiant/signifié suffira-t-elle pour analyser des séries comme :
– Godasse, chaussure,
soulier, godillot
– Livre, bouquin
– Aller au boulot ; aller
au travail, aller trimer,
3- André Martinet et la
double articulation
Comme nous l’avons
remarqué Saussure parle de signe qu’il découpe en deux parties : Sa/Sé.
Hjelmslev, lui, de E/C et de substance et forme.
Martinet, quant à lui,
définit la notion de signe en proposant d’aller au-delà de « l’écran du mot »
en parlant des « unités minimales de signification », c’est-à-dire de ces plus
petites unités signifiantes. Ce linguiste de Prague a développé une théorie
qu’on appelle le fonctionnalisme.
Martinet est parti de
l’idée que l’homme peut se référer à un nombre infini d’idées pour en
n’utilisant que quelques sons.
Le langage humain obéit à
cette loi. On peut référer à une multitude de concepts sans fournir beaucoup
d’effort. C’est grâce à la théorie de la double articulation que le langage humain
est opérationnel.
1- La première
articulation
a- Les monèmes : c’est
dans Éléments de Linguistique Générale qu’il développera sa théorie. Les
monèmes sont des unités minimales de signification.
Exemple : jouons = deux
monèmes. Jou (action de jouer) et -ons : première personne du pluriel et
présent de l’indicatif.
Les monèmes s’ordonnent
pour former des énoncés
a-1- Les monèmes autonomes
: qui peuvent se trouver à n’importe quel endroit dans un énoncé : c’est ton
tour aujourd’hui, aujourd’hui c’est ton tour, c’est aujourd’hui ton tour.
a-2- Les monèmes
fonctionnels : exemple les prépositions et conjonctions de subordination : à,
de, que…
a-3- Les monèmes
dépendants : ils sont liés à d’autres monèmes dans la phrase. Dans une phrase
avec sujet/verbe et complément : « Papa lit le journal ». Chaque monème dépend
de l’autre dans l’énoncé. Il est difficile de les séparer ici.
N.B. c- Les syntagmes
Le syntagme est « une
combinaison de monèmes » exemple : La coupe du monde
b- Les lexèmes et les
morphèmes
Martinet distingue entre
deux types de monèmes. Les lexèmes et les morphèmes.
Si les lexèmes
appartiennent au lexique, les morphèmes à la grammaire. Les premiers forment
une « classe ouverte », les seconds une « classe fermée ».
Les lexèmes : nom , verbe,
adjectifs et adverbes. Et aussi radical, affixe (suffixe et préfixe)
Les morphèmes : qui ne
signifient pas et ne référent pas : les articles, les pronoms, les adjectifs
possessifs, démonstratifs, indéfinis ….Les prépositions, les conjonctions, les
désinences verbales ( marques de la conjugaison..).
– Les enfants jouent au
foot-ball dehors
– Les joueurs courent tous
après le ballon. Les spectateurs les regardent courir.
2- La seconde articulation
/ariv/, /ijer/, /
/sE/
La seconde articulation se
situe au niveau du signifiant. On parle de phonèmes. Ces derniers se
distinguent des monèmes. Car ils n’associent pas un signifiant et un signifié.
La signification des
monèmes (lexèmes) .vendent et fendent ; pain et main etc. dépend de
l’opposition v.f et p/m.
Les phonèmes f/v et p/m ne
signifient rien en eux-mêmes.
La fonction principale du
langage est de communiquer et d’être fonctionnel. C’est pourquoi on parle de
linguistique fonctionnelle.
Les monèmes qui se situent
au niveau du signifiant et de l’expression constituent la seconde a articulation.
Ce ne sont pas des signes. On les appelle les phonèmes. On compte environ une
30 en français. On peut énoncer un nombre infini de phrases grâce à ces
phonèmes.
Exercices :
Cadeau : /kado/ = /ka/ et
/do/ oui ou non
Oui si « cas » et « dos ».
Non car il s’agit du signe « cadeau ».
Pomme de terre, au fur et
à mesure,… = cette unité comprend plusieurs mots
Chantons chant-ons 2
unités
Maisons : 2unités maison
et s
S’agit-il d’une unité dans
ces expressions : s, -ation, -ions, re- : OUI
Domaines de la
linguistique
La phonétique : étudie le
son dans sa réalisation concrète. La phonétique emprunte à la physiologie (voir
Saussure) à l’acoustique (transmission et perception des sons et à la
psychologie. On distingue la phonétique articulatoire et la phonétique
acoustique. La première s’occupe des sons émis par l’appareil phonatoire :
larynx, le pharynx, la bouche, les fosses nasales. On observe le passage de
l’air, utilisation de la longue : bout ou le dos…
La phonétique acoustique,
quant à elle, étude la structure physique des sons et la manière avec laquelle
notre oreille réagit. Les concepts développés sont : formants, fréquence…
La phonologie analyse les
phonèmes (traits de sons) pour les différencier entre eux : don / bon ; main /
bain / pain…
Chaque phonème est, à son
tour, analysé en plusieurs traits que l’on appelle phèmes.
La syntaxe s‘occupe de la
composition de la phrase et de sa structure. Une phrase peut être correcte sur
le plan syntaxique mais pas sur le plan sémantique et logique. « Pierre mange
les cailloux ».
La morphologie quant à
elle s’occupe des unités minimales de forme et des sens qu’on appelle les
morphèmes comme « je », « ma », les marques du pluriel « s » et « ent », du
féminin…
Après la phonétique et la
phonologie qui s’occupent du son et la morphologie des unités minimales de
forme et de sens, la syntaxe de la phrase, la lexicologie veut s’occuper du
lexique de la langue. La lexicographie des mots dans le dictionnaire. La
lexicologie a développé un certain nombre de concepts pour étudier le lexique.
Comme le champ lexical qui regroupe des mots sous un thème : les chaises ont
comme mot générique le mot siège. On recense deux démarches pour regrouper les
mots : sémasiologie et onomasiologie. La première les regroupe en se basant sur
la forme, le signifiant. La seconde selon le thème choisi.
La sémantique s’occupe de
l’étude du sens d’un mot. Elle étudie de manière scientifique la signification.
Pour cela, on développé des outils linguistiques. Contrairement à la phonologie
et à la syntaxe, où il existe un accord assez général sur les méthodes à
utiliser, la sémantique se caractérise par une grande diversité d’approches.
Elle examine le sens des mots en tant qu’unité lexicale, de la phrase, aux
relations sémantiques entre eux dans une phrase dans un texte ou dans une
situation d’énonciation ou de parole donnée. La linguistique a donné une place
importante à la sémantique car elle permet de restituer le sens.
La rhétorique est une
science qui fait partie de la linguistique. C’est l’art de bien parler. Elle
étudie les figures de styles utilisées par un orateur pour convaincre et
persuader l’auditoire.
Et pour finir la
pragmatique s’occupe du rôle du contexte dans l’acte énonciatif, dans l’acte de
la parole. Elle tente de décrypter les sens caché derrière un acte langagier
(Ducrot dans Dire et ne pas dire).
Chapitre 2 : Les
fonctions du langage
Chapitre 2 : Les Fonctions
du langage selon Jakobson
Le schéma de la
communication de Jakobson cite six facteurs nécessaires à une bonne
communication : l’énonciateur / l’énonciataire /contact/contexte/Code et
le message. Chaque facteur est le résultat d’une relation.
Le linguiste
russo-américain a eu le mérite de parler des fonctions du langage qui vont être
contestées par la suite. Nous y reviendrons.
Les fonctions du langage
sont applicables à un mot, une phrase, voire aux images fixes et mobiles (pub
et cinéma). Les relations entre ces fonctions sont hiérarchiques.
Pour Jakobson, une
communication peut comporter six fonctions. La fonction référentielle est
orientée vers le contexte, émotive sur l’énonciateur, conative sur
l’énonciataire, phatique sur le contact, métalinguistique sur le code et
poétique sur le message.
Dans la littérature
linguistique, on a créé des dénominations différentes pour les mêmes
facteurs : dénotative, cognitive (référentielle) ; incitative, impérative
pour conative, relationnelle pour phatique.
Hiérarchie des fonctions
Dans un acte de
communication, on constate la présence ou l’absence d’une fonction. Toutefois,
pour qu’une communication puisse avoir lieu, Jakobson stipule la présence d’au
moins un facteur.
Dans un énoncé, une
relation hiérarchique est établie entre les fonctions. La fonction dominante
dépend de l’intention du locuteur « ex : passe moi le sel »
référentielle et conative. D’autres fonctions peuvent surgir selon le contexte.
L’intention du locuteur joue un rôle important.
Les fonctions du langage
sont aussi applicables à la littérature (auteur , narrateur, narrataire,
lecteur…), au roman, à la poésie et au théâtre. Le genre lyrique est centré sur
le je (f.émotive).
Les fonctions du langage
entretiennent des relations très proches entre elles. C’est le cas des
fonctions poétique et référentielle. De même que parfois, il est très difficile
de hiérarchiser les fonctions car elles sont proches les unes des autres.
« Ce manteau est magnifique » référentielle et poétique.
Étude de cas : la
communication des abeilles. Emile Benveniste, Problèmes de linguistique
générale, Tome 1. (article à lire)
En appliquant ce schéma
des fonctions de Jakobson à la communication des abeilles, on peut parler alors
d’un langage. Or selon E. Benveniste (Problème de linguistique générale), les
abeilles ne possèdent pas un langage pas mais elles émettent des signaux.
Pour Benveniste, il existe
qqs similitudes mais une distinction s’impose :
•
Au niveau des symboles : quelques similitudes existent car
la réalité est transmise par des symboles, des geste du corps. Chaque membre de
la communauté est capable de comprendre le message, de l’interpréter et de
l’émettre.
•
Au niveau du moyen d’expression : Danse : chez les
humains c’est la bouche, l’appareil vocal. Chez les abeilles la communication
se fait par le corps et surtout le jour. On peut s’entendre même la nuit.
•
Au niveau de la transmission : Chez les abeilles on
exécute. On ne s’attend pas à une réponse mais à une action. Pas de dialogue.
En plus, on n’a pas observé une abeille entrain de transmette un message à une
autre. Chez les humains par contre la transmission du message se fait de
manière automatique. Enfin, l’abeille transmet toujours un message en lien avec
la réalité observée.
•
Au niveau thématique : Contenu du message : la
communication chez les abeilles se rapporte toujours à la nourriture et à la
distance. Par contre le langage humain est illimité. En plus la communication
des abeilles est étroitement liée à la réalité observée.
•
Au niveau formel : il est impossible de décomposer en
petites unités les signaux des abeilles.
•
Conclusion : la communication des abeilles est un ensemble
de signaux.
Exercices
Déterminer les fonctions
de langage dominantes dans ces énoncés en les hiérarchisant. Votre réponse doit
être justifiée.
1)
Alliance
Darna : Avec vous de A à Z.
2)
Axa :
C’était comment l’assurance avant?
3)
Amora :
Par amour du gout.
4)
A nous
Marrakech et sa Place Jamaa Lfna
5)
ANAPEC :
Notre métier l’emploi.
6)
Arte :
Vivons Curieux.
7)
Artisanat
(l’) : La première entreprise de France.
8)
Atol :
Les opticiens !
9)
Oulmès –
Peut-on envisager un repas sans Oulmès ?
10)
Banque
Populaire : Banque et populaire à la fois.
11)
Essaouira
: Les beaux endroits fons les belles histoires.
12)
Benetton
: United colors of Benetton.
13)
BFM TV :
Priorité au direct.
14)
Bic : Bic
fait, bien fait.
15)
BMW : Le
plaisir de conduire.
16)
Bonduelle
: Quand c’est bon, c’est Bonduelle.
17)
Calgon :
Le lave-linge dure plus longtemps avec Calgon.
18)
Canal + :
Et tellement + encore.
19)
Canalsat
: Le meilleur du numérique.
20)
Canon :
You can.
21)
Carglass
: Carglass répare, Carglass remplace.
22)
Carte
Noire : Un café nommé désir.
23)
Cdiscount:
Créateur de pouvoir d’achat.
24)
Chocapic:
C’est fort en chocolat.
25)
CIC :
Parce que le monde bouge.
26)
Face book
: Regarder, publiez et partagez.
27)
Danette :
On se lève tous pour Danette.
28)
Danone :
Etre mieux chaque jour.
RÉFÉRENT
Le
référent est l'élément extérieur à quoi quelque chose peut être rapporté, référé. La
linguistique saussurienne, pour qui « le signe linguistique unit, non une
chose et un nom, mais un concept et une image acoustique » (Ferdinand de
Saussure, Cours de linguistique générale), oblige à distinguer entre la fonction référentielle, ou dénotation, et la
signification, ou rapport entre signifiant et signifié à l'intérieur même du
signe. La signification lie une séquence sonore ou graphique
« arbre » à un sens : arbre ; la référence lie le signe
« arbre » dans son tout aux arbres existants. Mais si la dénotation
concerne bien, comme il est généralement admis, les signes occurrents, ceux de
la parole, à la différence des signes types qui sont ceux de la langue, il faut
conclure que le référent doit être aussi tel arbre présent ici, maintenant. Dès
lors, la dénotation sera plus rare qu'on ne croit, puisque aussi bien l'arbre
est absent de la page et de la chambre. À moins que ce dont le signe est signe
ne soit pas si facile à déterminer : ainsi chez Aristote, au
début de son traité Sur l'interprétation, ce sont les « affections de
l'âme », elles-mêmes entretenant un rapport de similitude avec les choses,
que les mots émis pourraient avoir pour référents. Si donc la fonction
référentielle est une relation claire,
l'identification du référent demeure problématique.
Le
signe désigne un élément de la réalité (un objet, un être vivant…). Cette
réalité est nommée référent. Ce qui aboie n’est ni le signe chien ni son
signifié (sa définition), c’est l’animal..
Un
même référent peut être nommé de multiples façons. Le meilleur ami de l’homme,
le héros de L’Appel de la forêt désignent le même référent (un chien nommé
Buck).


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